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Merci à Christophe L
Alors Almitra dit, Parle-nous de l'Amour. Et il leva la tête et regarda le peuple assemblé, et le calme s'étendit sur eux. Et d'une voix forte il dit : Quand l'amour vous fait signe, suivez le. Bien que ses voies soient dures et rudes. Et quand ses ailes vous enveloppent, cédez-lui. Bien que la lame cachée parmi ses plumes puisse vous blesser. Et quand il vous parle, croyez en lui. Bien que sa voix puisse briser vos rêves comme le vent du nord dévaste vos jardins. Car de même que l'amour vous couronne, il doit vous crucifier. De même qu'il vous fait croître, il vous élague. De même qu'il s'élève à votre hauteur et caresse vos branches les plus délicates qui frémissent au soleil, Ainsi il descendra jusqu'à vos racines et secouera leur emprise à la terre. Comme des gerbes de blé, il vous rassemble en lui. Il vous bat pour vous mettre à nu. Il vous tamise pour vous libérer de votre écorce. Il vous broie jusqu'à la blancheur. Il vous pétrit jusqu'à vous rendre souple. Et alors il vous expose à son feu sacré, afin que vous puissiez devenir le pain sacré du festin sacré de Dieu. Toutes ces choses, l'amour l'accomplira sur vous afin que vous puissiez connaître les secrets de votre cour, E par cette connaissance devenir une parcelle du cour de la Vie. Mais si, dans votre appréhension, vous ne cherchez que la paix de l'amour et le plaisir de l'amour. Alors il vaut mieux couvrir votre nudité et quitter le champ où l'amour vous moissonne, Pour le monde sans saisons où vous rirez, mais point de tous vos rires, et vous pleurerez, mais point de toutes vos larmes. L'amour ne donne que de lui-même, et ne prend que de lui-même. L'amour ne possède pas, ni ne veut être possédé. Car l'amour suffit à l'amour. Quand vous aimez, vous ne devriez pas dire, "Dieu est dans mon cour", mais plutôt, "Je suis dans le cour de Dieu". Et ne pensez pas que vous pouvez infléchir le cours de l'amour car l'amour, s'il vous en trouve digne, dirige votre cours. L'amour n'a d'autre désir que de s'accomplir. Mais si vous aimez et que vos besoins doivent avoir des désirs, qu'ils soient ainsi : Fondre et couler comme le ruisseau qui chante sa mélodie à la nuit. Connaître la douleur de trop de tendresse. Etre blessé par votre propre compréhension de l'amour ; Et en saigner volontiers et dans la joie. Se réveiller à l'aube avec un cour prêt à s'envoler et rendre grâce pour une nouvelle journée d'amour ; Se reposer au milieu du jour et méditer sur l'extase de l'amour ; Retourner en sa demeure au crépuscule avec gratitude ; Et alors s'endormir avec une prière pour le bien-aimé dans votre cour et un chant de louanges sur vos lèvres.
Et un poète dit, Parle-nous de la Beauté. Et il répondit : Où chercherez-vous la beauté et comment la trouverez-vous, si elle n'est elle-même votre chemin et votre guide ? Et comment parlerez-vous d'elle, si elle n'est le fil qui tisse vos paroles ? Les affligés et les stigmatisés disent, "La beauté est bonne et douce. Comme une jeune mère intimidée par sa propre gloire, elle passe parmi nous." Et les passionnés disent, "Non, la beauté procède de la puissance et de la terreur. Comme la tempête elle secoue la terre sous nos pieds, et le ciel au-dessus de nos têtes." Et les fatigués et les las disent, "La beauté est faite de doux murmures. Elle parle en notre esprit. Sa voix cède à nos silences, comme une lumière à peine visible qui vacille dans la peur de l'ombre." Et les impétueux disent, "Nous l'avons entendu crier à travers les montagnes, Et avec ses cris viennent le bruit des sabots, et le battement des ailes et le rugissement des lions." La nuit, les veilleurs de nos cités disent, "La beauté se lèvera à l'est, avec l'aurore." Et à midi, les travailleurs et les voyageurs disent, "Nous l'avons vu se pencher sur la terre des fenêtres du couchant." En hiver, ceux qui sont enneigés disent, "Elle viendra avec le printemps, bondissant sur les collines." Et dans la chaleur de l'été les moissonneurs disent, "Nous l'avons aperçue dansant avec les feuilles de l'automne, avec des flocons de neige dans ses cheveux." Toutes ces choses, vous les avez dites de la beauté, Cependant, en vérité, vous ne parlez pas d'elle, mais de vos besoins insatisfaits, Et la beauté n'est pas un besoin, mais une extase. Elle n'est pas une bouche assoiffée, ni une main vide et tendue, Mais plutôt un cour embrasé et une âme enchantée. Elle n'est pas l'image que vous voudriez voir ni le chant que vous voudriez entendre, Mais plutôt une image que vous voyez bien que vous fermiez vos yeux, et un chant que vous entendez quand bien même vous bouchez vos oreilles. Elle n'est pas la sève sous l'écorce desséchée, ni une aile attachée à une serre, Mais plutôt un jardin pour toujours épanoui et une nuée d'anges à jamais en vol. Peuple d'Orphalese, la beauté est la vie quand la vie dévoile sa face sacrée. Mais vous êtes la vie et vous êtes le voile. La beauté est l'éternité se contemplant dans un miroir. Mais vous êtes l'éternité et vous êtes le miroir.
Et un jeune dit, Parle-nous de l'Amitié. Et il répondit, disant : Votre ami est votre besoin qui a trouvé une réponse. Il est le champ que vous semez avec amour et moissonnez avec reconnaissance. Il est votre table et votre foyer. Car vous venez à lui avec votre faim, et vous cherchez en lui la paix. Lorsque votre ami parle de ses pensées vous ne craignez pas le "non" de votre esprit, ni ne refusez le "oui". Et quand il est silencieux votre cour ne cesse d'écouter son cour ; Car en amitié, toutes les pensées, tous les désirs, toutes les attentes naissent et sont partagés sans mots, dans une joie Muette. Quand vous vous séparez de votre ami, ne vous désolez pas ; Car ce que vous aimez en lui peut être plus clair en son absence, comme la montagne pour le randonneur est plus visible vue de la plaine. Et qu'il n'y ait d'autre intention dans l'amitié que l'approfondissement de l'esprit. Car l'amour qui cherche autre chose que la révélation de son propre mystère n'est pas l'amour, mais un filet jeté au loin : et ce que vous prenez est vain. Et donnez à votre ami le meilleur de vous-même. Et s'il doit connaître le reflux de votre marée, laissez le connaître aussi son flux. Car qu'est-ce que votre ami si vous venez le voir avec pour tout présent des heures à tuer ? Venez toujours le voir avec des heures à faire vivre. Car il est là pour remplir vos besoins, et non votre néant. Et dans la tendresse de l'amitié qu'il y ait le rire et le partage des plaisirs Car dans la rosée de menues choses le cour trouve son matin et sa fraîcheur.
Alors, un ermite, qui visitait la ville une fois par an, s'avança et dit, Parle-nous du Plaisir. Et il répondit, disant : Le plaisir un chant de liberté, Mais il n'est pas la liberté. Il est l'épanouissement de vos désirs, Mais non leur fruit. C'est un abîme appelant un sommet, Mais ni un abîme ni un sommet. C'est le prisonnier prenant son envol, Mais non l'espace qui l'entoure. Oui, en vérité, le plaisir est un chant de liberté. Et je serai trop heureux de vous l'entendre chanter de tout votre cour ; mais je ne voudrai pas vous voir perdre vos cours en ce chant. Certains parmi vos jeunes recherchent le plaisir comme s'il était tout, et ils sont jugés et châtiés. Je ne voudrais pas les juger, ni les châtier. Je voudrais qu'ils cherchent. Car ils trouveront le plaisir, mais pas lui seul ; Sept sont ses sourds, et la moindre d'entre elles est plus belle que le plaisir. N'avez-vous point entendu parler de l'homme qui creusait la terre pour découvrir des racines, et qui trouva un trésor ? Et certains de vos anciens se souviennent du plaisir avec regret, comme des fautes commises en état d'ivresse. Mais le regret est pour l'esprit un obscurcissement, et non son châtiment. Ils devraient se souvenir de leurs plaisirs avec reconnaissance, ainsi qu'ils se souviennent d'une récolte d'un été. Pourtant, si le regret les réconforte, laissez-les en être réconfortés. Et il y a parmi vous ceux qui ne sont ni assez jeune pour chercher, ni assez vieux pour se souvenir ; Et dans leur crainte de chercher et de se souvenir, ils fuient le plaisir, de peur de négliger l'esprit ou de lui faire offense. Mais dans leur renoncement même est leur plaisir. Et ainsi ils trouvent également un trésor, bien qu'ils creusent à la recherche de racines de leurs mains tremblantes. Mais dites-moi, qui peut prétendre offenser l'esprit ? Le rossignol offensera-t-il la tranquillité de la nuit, ou la luciole celle des étoiles ? Et la flamme ou la fumée de votre feu sera-t-elle un fardeau pour le vent ? Croyez-vous que l'esprit soit un étang paisible que vous pouvez troubler d'une perche ? Souvent, en reniant le plaisir vous ne faites qu'accumuler le désir dans les replis de votre être. Qui peut savoir si ce qui paraît oublié aujourd'hui n'est pas dans l'attente de vos lendemains ? Votre corps, lui, connaît son hérédité et son juste besoin et ne voudra pas être déçu. Et votre corps est la harpe de votre âme, Et il n'en tient qu'à vous d'en issir une musique ravissante, ou des sons discordants. Et maintenant vous vous demandez en votre cour, "Comment allons-nous distinguer ce qui est bon dans le plaisir de ce qui ne l'est pas ?". Allez dans vos champs et vos jardins, et vous découvrirez que butiner le nectar de la fleur est le plaisir de l'abeille, Mais c'est aussi le plaisir de la fleur de donner son nectar à l'abeille. Car pour l'abeille, la fleur est une source de vie, Et pour la fleur, l'abeille est la messagère de l'amour, Et pour tous deux, l'abeille et la fleur, donner et recevoir le plaisir sont un besoin et une extase. Peuple d'Orphalese, soyez en vos plaisirs comme la fleur et l'abeille.
Et une femme qui tenait un bébé contre son sein dit, Parlez-nous des Enfants. Et il dit : Vos enfants ne sont pas vos enfants. Ils sont les fils et les filles de l'appel de la Vie à la Vie. Ils viennent à travers vous mais non de vous. Et bien qu'ils soient avec vous, ils ne sont pas à vous. Vous pouvez leur donner votre amour, mais pas vos pensées. Car ils ont leurs propres pensées. Vous pouvez héberger leurs corps, mais pas leurs âmes. Car leurs âmes résident dans la maison de demain que vous ne pouvez visiter, pas même dans vos rêves. Vous pouvez vous efforcer d'être comme eux, mais ne cherchez pas à les faire à votre image. Car la vie ne marche pas à reculons, ni ne s'attarde avec hier. Vous êtes les arcs desquels vos enfants sont propulsés, tels des flèches vivantes. L'Archer vise la cible sur le chemin de l'Infini, et Il vous tend de Sa puissance afin que Ses flèches volent vite et loin. Que la tension que vous donnez par la main de l'Archer vise la joie. Car de même qu'Il aime la flèche qui vole, Il aime également l'arc qui est stable. Proposer un texte |